Texts/Publications

Statement

Julie Chovin’s work is prolific and polymorphic, starting with using drawing, photography, video and installation, arising from the individual body to the collective landscape. Her artworks are systems, forming an analytic ensemble between the documentary and the imaginary, playing with things and about the ideas we have from them.
She is questioning the codes of representation, the norms and the standard through the manipulation of the context. In her photographic and documentary works, she is taking from « vernacular photographic aesthetics » in order to soften a documentary style which is often strict and cold.
Julie Chovin is looking for the forms of power in cityscape and architecture through the walk. Her landscapes are a reflection of the social and political connections in a globalized context, an empty scenery functioning like a memory, triggering the imagination of each of us, creating a narration.
Her images are urban drafts, photographic and physical, or imaginary and drawn, spread out on book pages or on the wall of an exhibition space.


Le travail de Julie Chovin est prolifique et polymorphe, commençant par le dessin, utilisant la photographie, la video et l’installation et s’étendant du corps individuel au paysage collectif.
Ses pièces sont des systèmes, formant un ensemble analytique entre le documentaire et l’imaginaire, se jouant des choses et de l’idée que l’on s’en fait.

Ses images sont des dérives urbaines, photographiques et physiques, ou bien imaginaire et dessinée, circulant au gré des pages d’un livre ou sur les murs de la salle d’exposition.
Elle questionne les codes de représentation, la norme et le standard à travers la manipulation. Dans ses travaux photogra- phiques, elle emprunte à ce qui serai « une esthétique vernaculaire », afin d’adoucir un style documentaire reconnu comme souvent trop rigide et froid.

Dans ses travaux récents, Julie Chovin cherche les formes que prend le pouvoir dans le paysage urbain et l’architecture, à travers la marche. Ses paysages deviennent une réflexion sur des rapports sociaux et politiques dans un contexte de globalisation, un décor vide fonctionnant comme un déclencheur de mémoire où l’imagination de chacun vient créer la narration.

About the exhibition The Draughsman’s Contract

The result of French artist Julie Chovin’s month-long residency in Białystok is a project consisting of a film and a part inspired by the residential architecture of Białystok in the 1990s and early 2000s. The film, titled Escaped in a Formal Garden, relates to the conventions of wildlife films. A zoo, called Zwierzyniec, neighbored the palace gardens of Izabella and Klemens Branicki, housing exotic animals from faraway lands. The artist spun this thread, creating something that is nearly a Jurassic Park remake.

The second, much more complex, work titled Variations on Residences: Białystok was the result of Chovin’s numerous journeys and walks through Białystok. The artist went beyond the walls of the palace and its gardens and reached residential estates distant from the city center. The style of development shocked her. And it is quite a spectacle indeed. Here, Robert Venturi’s rule of «less is a bore» – being a paraphrase of modernist pioneer Mies van der Rohe’s famous «less is more» – was applied with gusto by the architects who designed the estates of Nowe Miasto II, Leśna Dolina, or the so-called Nowe Bojary. Even today, Venturi is acknowledged as one of the most important representatives of post-modernism in architecture, and if post-modernism is pastiche, mixing of styles, and its central rule is that there are no rules, then the estates of Białystok should be recognized as a jewel of Polish post-modernism. It seems to me that this is perfectly illustrated by a quotation from the text of Grażyna Dąbrowska-Milewska, published in the book Zabudowa mieszkaniowa w kształtowaniu przestrzeni miasta Białystok 1989–2004 [Residential development in the shaping of the space of the city of Białystok 1989-2004], describing the residential development on Kręta street (part of the Nowe Miasto II estate): «The architect, Agnieszka Duda, operates using known and accepted forms originating from the tradition of good urban architecture. Here we have, above all, elements of existential architecture translated into the language of architectural space; boundaries determined by peripheral development, symbolic gates – entrances to the complex flanked by towers, the place – the green heart of an oasis», and later: «The carefully chosen, sober color scheme draws attention – the subdued green, greys, creams on walls and the warm terracotta red of the roofs. From a more distant perspective, the complex appears as a small town with a picturesque silhouette of a vibrating line of roofs. Thanks to its contents, it creates the impression of a defensive structure – the border structures protect the interior securely»[*].

Chovin found elements of the Palace in these «well-known forms» – could the book’s author have had precisely the Branicki Palace in mind as an inspiration for the post-modernist estates of Białystok? The artist made a series of photographs titled Post-Palace – three of them can be seen at the «Draughtman’s contract» exhibition. And finally, those colors described by the author of the cited publication – during her stay in Białystok, Chovin learned a very important term characterizing a Polish residential estate: PASTELOZA (Eng. PASTELOSIS)!

Agata Chinowska, curator art the Arsenal Gallery, Białystok, Poland. May 2018.

[*] G. Dąbrowska-Milewska, „Rozwój osiedla Nowe Miasto II”, w: Zabudowa mieszkaniowa w kształtowaniu przestrzeni miasta Białystok 1989–2004, pod red. G. Dąbrowskiej-Milewskiej, Białystok 2005, s. 131.

Les jeunes ont du talent

La lettre hebdomadaire de Jean-Luc Chalumeau
éditorial du 18-12-2009

Oui, les jeunes ont du talent quand il s’agit de choisir de bons artistes : c’est le cas des étudiants de l’ICART qui, pour le prix annuel de leur école, ont sélectionné dix plasticiens parmi plus de deux cents candidatures ayant répondu à leur appel sur internet. C’est aussi le cas de ces artistes, tous nés au début des années 80, tous ayant intelligemment réfléchi à la place de l’art dans la société actuelle, qui proposent des options variées et originales. La lauréate, cette année, s’appelle Julie Chovin, elle est sortie en 2006 de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne. Elle invente des objets improbables qu’elle peint à l’aquarelle et à la gouache sur papier de grand format depuis 2005. La série est baptisée Objects. « Ce sont de grands objets aux formes étranges, dit-elle, en plastique translucide et en métal, sur fond blanc. Le jeu est dans cette question : que signifie ce que ce que nous voyons ici ? » Nous voyons bien que c’est impeccablement peint (d’après photo), mais quant à la fonction de ces très grands objets, nous sommes perdus. « Machines à plaisir », comme le suggère l’artiste, ou instruments de torture ?. Un peu les deux, sans doute. Si l’ambiguïté est une donnée ontologique de l’art, voici une authentique artiste, plus proche de l’univers futuriste, ironique et cruel, du cinéaste David Cronenberg que de celui des peintres pop des années 60. Julie Chovin n’est guère tournée vers le passé : avec ses improbables prothèses sexuelles (pour le prix Icart, elle présentait des « pinces à tétons » de 1 m 50 de hauteur, produisant un changement d’ échelle perturbateur). Elle opte pour une investigation décomplexée d’un art de demain qu’elle contribue bel et bien à inventer sous nos yeux. Une artiste à suivre (son prix consiste en une exposition personnelle à la galerie RX à Paris, en janvier 2010, qu’il ne faudra pas manquer).
J.-L. C.
http://www.visuelimage.com

Vu sur Artistik Rézo :
Julie Chovin lauréate prix Icart 2009

Plasticienne dont la pratique d’origine est le dessin, Julie Chovin est une artiste qui joue sur les ambiguïtés des images, leurs doubles sens ou leurs mystères. Son travail protéiforme relève plus du fantasmatique que d’un empirisme. Le corps contraint ou objet, l’ironie aigre-douce, cruelle, entre plaisir et souffrance, les changements d’échelles et basculements, les contes de fées, sont des éléments de cet univers. Lauréate du Prix Icart 2009, Julie Chovin exposera ses oeuvres à partir du 6 janvier 2010 à la Galerie RX.
Certains travaux de Julie Chovin témoignent de préoccupations qui ont attrait au corps, à son image médiatisée, à la question du regardeur, comme les deux séries photographiques Smiles et Empreintes. Détournant les principes iconographiques et idéologiques publicitaires pour questionner l’esthétique féminine modélisée, l’artiste nous parle des femmes corps-objet, soumises à des contraintes physiques : visages défigurés par les sourires forcés, chair mécanique, corps-machine aux identités interchangeables.
Sortie de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne en 2006, Julie Chovin a participé au festival Photo et Légende à Pantin en 2007, suivie d’une exposition personnelle au Pavillon à Pantin. Durant une résidence à la Générale en manufacture à Sèvres, en 2009, elle produit la série Objects 2.0, deux de ces peintures ont été montrées à l’automne dernier à la Cité du Design de Saint-Étienne, à l’occasion de l’exposition « Who’s afraid of design ? ».

Published on « Architectures A VIVRE« , Number 51, November/December 2009 :

Architecture à VIVRE